L’amour, le sexe et toi en 2023 : Entre liberté, prévention et mieux-être

L’étude nationale "Santé, vie affective et sexuelle" menée par l’ANRS et l’Inserm met en lumière de nouvelles tendances dans la sexualité en France, confirmant un certain recul des tabous autour des pratiques sexuelles. Cependant, bien des barrières persistent quand il s’agit de parler de nos souffrances et de nos difficultés personnelles. En tant que sexologue, je constate souvent ce paradoxe : il est plus facile de décrire ce que l’on fait que d’oser exprimer ce que l’on ressent ou les difficultés que l’on traverse. Te sens-tu, toi aussi, libre de parler de tes doutes et de tes peurs d’être jugé.e dans ta sexualité ? Si oui, tu fais partie des chanceux.ses qui osent briser les tabous. Si non, tu n’es pas seul.e. Je t’invite à découvrir ci-dessous deux exemples, ceux d’Emma et de Jérémy, qui illustrent bien le poids de cette honte silencieuse.

CONNEC'TA SEXUALITÉ

Audrey SOUCHAY

11/15/20243 min read

Parler de ce que tu fais… mais te sens-tu libre de parler de ce que tu ressens ?

L’enquête montre que les Français.e.s discutent plus facilement de leurs pratiques sexuelles, que ce soit la masturbation, le sexe oral, ou d’autres formes de plaisir. Mais quand il s’agit de parler de ce que l’on ressent ou des craintes intimes, il y a souvent un blocage. Les blessures et les troubles de la sexualité restent entourés de silence, car exprimer une difficulté personnelle semble encore plus difficile que de parler de ce que l’on fait. Voici un exemple révélateur :

Emma, 32 ans, vit en couple depuis plusieurs années. Depuis quelque temps, elle ressent des douleurs lors des rapports sexuels. Elle soupçonne une dyspareunie, mais préfère garder le silence. Pour elle, en parler risquerait de mettre son couple en difficulté, et elle se dit que c’est "son problème". Emma craint de passer pour "fragile" ou "compliquée", alors elle supporte en silence, en espérant que cela passera. Mais peu à peu, la douleur l’éloigne des moments d’intimité avec son partenaire. Emma ne se doute pas qu’en abordant cette souffrance, elle pourrait non seulement trouver des solutions, mais aussi renforcer la complicité et la confiance dans son couple.

Cette situation illustre bien l’importance de parler de ce que l’on ressent au-delà des pratiques sexuelles. Emma se prive d’un possible mieux-être par crainte de s’exposer, mais cette démarche pourrait en réalité ouvrir des portes vers une sexualité plus épanouie et sereine.

Les tabous autour des troubles sexuels : un poids invisible

De nombreux troubles sexuels, comme le vaginisme, les troubles érectiles ou l’éjaculation précoce, restent encore entourés de honte. Peut-être te sens-tu concerné.e ? Tu as peut-être toi aussi déjà ressenti une gêne à l’idée d’en parler, par peur d’être jugé.e ou de ne pas être "à la hauteur". Cette peur, bien qu’humaine, est souvent source de blocages.

Prenons l’exemple de Jérémy, 28 ans, qui est célibataire depuis quelques mois et n’ose plus se lancer dans une nouvelle relation. Lors de ses dernières expériences, il a fait face à des épisodes d’éjaculation précoce, qu’il perçoit comme une grande source de honte. Il craint d’être jugé ou de décevoir, et finit par éviter toute rencontre qui pourrait devenir intime. Ce blocage l’empêche de vivre de nouvelles relations, alors qu’en réalité, parler de sa difficulté avec une partenaire de confiance ou consulter un professionnel pourrait l’aider à surmonter cette peur.

L’exemple de Jérémy montre bien qu’aborder une difficulté, au lieu de la subir en silence, peut permettre de retrouver une forme de liberté affective et sexuelle.

La peur de ne pas être "à la hauteur" : une pression invisible

Peut-être ressens-tu, comme Jérémy, cette peur de ne pas être "à la hauteur" dans ta vie intime. La pression de la performance peut rendre chaque expérience plus difficile, surtout si elle s’accompagne d’une crainte de décevoir ou de ne pas être "compétent.e". Cette pression, encore rare dans les discussions, reste pourtant bien réelle.

Mon rôle de sexologue : un espace pour te libérer

Dans mon travail, je t’offre un espace sans jugement où tu peux parler librement de tes peurs, de tes blocages et de tes souffrances. Que ce soit pour des questions de désir, de performance, ou de doutes sur tes capacités, je suis là pour t’accompagner et te proposer des pistes de solutions adaptées.

Je t’encourage à ne pas seulement explorer ce que tu fais dans ta sexualité, mais aussi ce que tu ressens. Te confier peut être le premier pas pour soulager cette charge. Comme pour Emma et Jérémy, cette démarche peut t’aider à avancer vers une sexualité plus épanouie, où tu te sens accepté.e et aimé.e pour ce que tu es.

Alors, n’hésite pas à parler de tes ressentis, de tes peurs et de tes espoirs. Ta sexualité est un espace de liberté, mais aussi un lieu où tu peux te montrer tel.le que tu es, avec tes vulnérabilités et tes forces.