La rupture amoureuse : ce choc qui bouleverse le système nerveux et nous ramène à nous-mêmes
Une première rupture amoureuse est un moment dont on se rappelle toute notre vie à travers son vécu traumatique. Tu sais cette rupture qui bouleverse tout et peut déréguler notre système nerveux, créant une relation à l'amour insécure.
CONNEC'TON COUPLE
Audrey Souchay
10/26/20245 min read


As-tu déjà vécu cette première rupture amoureuse, celle qui bouleverse tout, même si la relation n’a duré que quelques semaines ? Une relation intense, pleine de premières fois, qui, malgré sa brièveté, laisse un vide immense. Pour moi, c’était un amour de vacances. Un lien unique, que je pensais solide, mais qui s'est terminé brutalement, laissant une sensation de désorientation, comme si une part de moi-même s’était perdue. J'avais aussi fait l'erreur en tant que jeune femme de mettre toute mon énergie et mon attention dans cette première relation. Et oui nous apprenons tous.
Et toi, as-tu déjà ressenti une telle intensité ?
Une rupture qui ne fait pas que te briser le cœur, mais affecte aussi ton corps tout entier ? Alexandra, une cliente que j’ai accompagnée, a aussi traversé cette expérience cet été. Ensemble, nous avons constaté combien une rupture peut déréguler le système nerveux, créant un état de confusion et de douleur profonde. Peut-être, comme Alexandra et moi, as-tu senti ta perception de toi-même changer, ton corps entrer en état d’alerte, ton esprit se figer dans une sorte d'auto-protection ?
La crise émotionnelle : un corps en alerte après une rupture
Te reconnais-tu dans cette sensation où la douleur de la séparation devient physique, où chaque fibre de ton corps semble réagir ? C’est une réponse normale de notre système nerveux autonome (SNA). En percevant la rupture comme un danger, notre SNA réagit comme s’il fallait nous protéger pour assurer notre survie. Il déclenche une série de réponses automatiques, activant d'abord le système sympathique, la branche du SNA dédiée à la réponse d'alerte.
Avec cette activation, le corps libère des hormones de stress comme le cortisol et l’adrénaline, créant de l’agitation, de l’anxiété, voire des douleurs physiques. Peut-être, comme moi, as-tu senti ton cœur battre trop fort, ressenti un nœud persistant dans l’estomac, ou même eu des moments de vertige. Ensuite, le système parasympathique peut lui aussi intervenir en « mode figement », ralentissant tout et nous plongeant dans une léthargie pour nous protéger de la douleur. Alexandra, par exemple, se réveillait la nuit, angoissée, avec l'impression que tout s'effondrait.
Les réponses de survie du corps : fuite, méfiance et retrait
Après une rupture, as-tu ressenti ce besoin de fuir les souvenirs et tout ce qui te rappelle cette relation ? D’éviter les lieux, les objets, les musiques partagées ? C’est une première réponse instinctive du système nerveux, que l’on appelle le mode « sympathique fuyant ». En mode survie, le SNA nous pousse à éviter tout ce qui réactive la souffrance, jusqu’à nous amener parfois à rêver d’un ailleurs ou à nous dissocier pour ne plus rien ressentir. D'autant plus que ce deuil qu'est une rupture amoureuse vient réactiver tous les deuils que nous avons vécus réactivant la survie.
Puis vient une autre forme de protection : la méfiance. Peut-être as-tu, toi aussi, ressenti une suspicion accrue envers les nouvelles rencontres ? Alexandra, depuis sa rupture, voyait chaque interaction avec méfiance, persuadée qu’une nouvelle relation ne mènerait qu’à la même déception. C’est ce qu’on appelle le mode « sympathique agressif », où le SNA nous pousse à garder nos distances pour éviter de revivre la douleur. Son SNA lui murmurait : « Ne fais pas confiance, tu risques encore de souffrir ! « Et parfois cette agressivité peut aussi se retourner contre soi même «C'est de ta faute, tu fais confiance trop vite» ou encore « Il t'avait prévenu et dit de faire attention à ton look à ton corps ... »
Enfin, peut-être as-tu traversé cette phase où, face à une surcharge émotionnelle, tu te sens engourdi, presque vide. C’est une réponse du SNA en mode dorsal de figement. Alexandra se retrouvait certains jours complètement anesthésiée, incapable de ressentir ni tristesse ni joie, comme si tout son être s'était mis en pause. Ce mécanisme de protection est utile pour nous préserver, mais il nous coupe aussi des émotions positives et de notre capacité à vivre pleinement.
La redécouverte de soi et la régulation du SNA : renouer avec son propre centre
Après les semaines de tourmente,tu retrouves un peu de calme, une sorte de lumière douce ? C’est le moment où, peu à peu, les petites joies réapparaissent, même fugacement. Ce retour à soi est en partie rendu possible par le nerf vague, qui relie le corps au cerveau et favorise le retour au calme. C’est grâce à lui que nous pouvons retrouver notre « mode de sécurité » après l’alerte ou l'effondrement. Cela se fait petite à petit.
En pratiquant des activités qui stimulent le nerf vague, comme la respiration profonde, la méditation, les promenades en extérieur, ou encore le yoga, Alexandra a progressivement retrouvé l’équilibre. Toi aussi, peut-être, te reconnais-tu dans ce retour à la sérénité grâce aux moments simples ? Ce retour progressif au calme, cette flexibilité retrouvée du système nerveux, permettent de réapprendre à vivre sereinement, en douceur. Si c'est ce n'est pas encore ton cas , prends le temps. Reprend ton centre, fais de toi ta priorité et connectes toi jour après jour à ce qui te ressources ça va venir.
La guérison et la reconnexion aux autres : se rouvrir au monde
À mesure que la douleur s’atténue, tu vas ressentir l’envie de renouer avec les autres ? Après une phase de retrait, Alexandra a ressenti le besoin de s’ouvrir à de nouvelles amitiés, de réexplorer l’amour sans méfiance. Avec la régulation du SNA, son système nerveux s’est apaisé, lui permettant de s'ouvrir à nouveau aux autres sans crainte. Une nouvelle relation a la relation humaine était en train de se reconstruire. Peut-être as-tu connu ce moment où tu sens, après une période de retrait, que tu es prêt(e) à rencontrer, à aimer, à revivre des émotions sans dépendance ni peur ?
Mais comment s’accorder du temps dans une société qui va trop vite ?
Nous vivons dans une société qui nous pousse à aller vite, à tourner la page en un claquement de doigts. Mais le deuil amoureux, qu’il s’agisse de la fin d’un amour de vacances ou d’une relation plus longue, demande un autre rythme : la lenteur. Prendre le temps de guérir, d’écouter son corps, de laisser le système nerveux se réguler, c’est s’offrir la possibilité de se retrouver vraiment.
Alors voici mon conseil prend ton temps , écoutes ton corps et tes états .Autorises toi à répondre ton besoin de ralentir, de vivre chaque étape pour vraiment guérir et retrouver de la sécurité à toi puis ensuite aux autres. C'est OK tu as le droit de prendre ce temps pour toi .
La rupture laisse une trace, mais elle nous apprend aussi la résilience, nous permet de reconstruire une force intérieure. En acceptant ce rythme lent, en permettant au système nerveux de se rééquilibrer, on accède à un soi plus stable, plus solide. La guérison n’est pas un sprint, mais un voyage. En acceptant cette lenteur, on se donne la liberté de rouvrir son cœur, son esprit, son intimité, et de redécouvrir l’amour – cette fois, sans crainte de se perdre soi-même.